dimanche 16 août 2015

Patchwork

Des petits bouts de pensées, comme un patchwork d'été.

La mi-août est passée. Les mûres, les confitures, l'été plus tout-à-fait aussi vaillant face à l'automne approchant. Les jours plus courts. Etrange solitude en plein coeur de l'été au milieu d'un jardin grillé. Mais aussi : les orages (tout un chapitre) les pêches de vigne et les raisins. Et puis fin des vacances et la rentrée.

Objectivement il ne ressemble à rien. Rapiécé au mieux, mais pas partout, incontestablement - mais inégalement - déteint. On pourrait dire : tout pourri. Mais c'est mon jean préféré. En plus je rerentre dedans. En plus c'est un jean d'avant ! J'ai bien fait de ne pas le bazarder - j'avoue pourtant : j'avais bien hésité.

Les phrases que je n'oublierai jamais. Elles résonnent encore, toujours j'espère, avec nos rires ; comme les ridules des gallets lancés sur la rivière infinie du temps. On ne se baigne plus aujourd'hui dans la même rivière qu'hier, disait ton père... Mais je vais me baigner quand même dans le parfum du souvenir, parfois, pas trop souvent, pour me rafraîchir. Tiens, regarde, ça ça serait ma maison, mais non c'est pas vrai t'as pas toujours raison, et je nous entends encore nous quereller en badinant...

Et si nous nous recroisions, nous reconnaîtrions-nous ? Le jean tout pourri dirait que oui, mais si la riviere n'est plus la même, les petits baigneurs non plus et ils ne se baignent pas en jean, encore moins en été. Le temps dira, ou ne dira peut être rien. C'est un farceur. Lui aussi. Parfois il élude les questions. Mais quand même : nous reconnaîtrions-nous ? C'est un peu plus que de la curiosité. En étant renés entre temps, autre étang, les jeux de mots, je m'y perds, il faut revenir pourtant à l'ici maintenant... La mi-août est passée, c'est l'heure des oiseaux, je vais me coucher, relire et corriger ce patchwork d'été. Comme un refrain aujourd'hui ce groupe nominal que je ne veux pas oublier. Des souvenirs il reste aussi les lecons, plus ou moins à mer, comme la confiture, les mûres, et les étranges pensers en plein coeur de l'été.