vendredi 30 décembre 2011

On a fait les courses pour le reveillon

On a fait les courses

Traditionnellement le reveillon de noel se passe en famille et celui du nouvel an avec les amis. Cette annee nous partons a la montagne avec des amis et nous serons huit. Autant dire qu'il y aura pas mal de courses a faire. Alors nous avons decide (je dis nous mais c'etait pas tous les huit, c'est une longue histoire sujette a controverse donc je vous la raconterai quand toutes les versions seront concordantes mais ce n'est pas gagne)- d'aller chez un grossiste alimentaire pour avoir plus de choix, de la meilleure qualite et beneficier d'economies d'echelle interessantes qui justifient que trois petits parisiens sortent de Paris.
En vrai la raison c'est que nous avions d'aller voir des pots de nutella geants...

Nous sommes arrives et nous sommes gares dans le parking enorme. Les caddies se sont transformes en autotamponneuses de luxe. Non vraiment ils requierent une reelle expertise pour les manier en toute securite: j'y reviendrai! Je me dis qu'il faudrait inventer un permis de caddie-pro. Ca peut paraitre etonnant mais en rentrant dans le magasin (apres avoir passe la carte magnetique qui ouvre les portillons) on comprend que les caddies soient aussi gros.

En fait c'est la que pantagruel vient faire ses courses. Du coup ca nous a donne trois fois plus faim. Ca a ete un effort geant de se rappeler que nous ne serions que huit et non pas tout un regiment. Que un kilo de saumon suffirait. Que une caisse d'avocats devrait suffire pour le guacamole en entree. Le plus dur a ete au rayon fromages (dit "B.o.f. Beurre Oeufs Fromages pour les intimes). Des Brie entiers, grands comme des roues de carosse. Ma soeur m'a dit "ah non commence pas a avoir les yeux plus gros que le ventre on va jamais s'en sortir sinon" et j'ai imagine toutes les tartines de brie qu'il faudrait manger pour ecouler ce fromage, et je l'ai repose. Les autres ont eu l'air soulage mais j'ai reussi a mettre deux ou trois fromages dans le caddie quand meme. Au rayon charcuterie les jambons nous ont fait un peur. Ca ressemblait un peu a un rayon de pieces detachees pour animaux. Nous ne nous sommes pas trop attardes, pour autant que notre camioncaddie nous permît de nous hâter. Tout ca nous a donne de l'appetit. En entree de magasins des commerciaux assuraient une degustation d'amuse-gueule. Malheureusement a la troisieme fois les commerciaux ont fini par nous reperer et rechigner a nous faire gouter leurs produits. C'est d'autant plus regrettable qu'a ce stade nous avions l'estomac dans les talons, ce qui est tres incommode avec un caddie a charge. Le pied de la dame qui etait dans le chemin a douloureusement fait les frais de ce caddie qui la chargeait. Elle a quand meme rigole quand je lui ai souhaite bon pied bon oeil une bonne fin d'annee et je salue sa bonne grace et son sens de l'humour.
Alors nous sommes passes en caisse et apres avoir joue au lego pour tout ranger dans le mini coffre de la voiture avons tente le tout pour le tout en allant a la cantine reservee au personnel.
Nous negociâmes avec le sourire et réussîmes a franchir la barriere de vigiles automatiques. Du poisson en papillotte, une orange succulente et des bribes de conversations pas piquees des hannetons couronnerent cette sortie epique et memorable.
A l'heure ou je vous ecris je suis dans la voiture qui sent un peu le brie. Nous avons fait une pause sandwiches tout a fait fameuse. On a meme pris des avocats en entree parce que meme si on mange du guacamole a tous les repas on en a achete assez pour tout un regiment. Et avec ca on a quand meme oublie la moitie des choses qu'on avait ecrites sur la liste qui est restee a la maison. Mais on a passe un moment rigolo et c'est sans doute le principal pour finir l'annee sans enfaire un fromage. 

mardi 27 décembre 2011

ondes et ricochets

Ondes et ricochets,
ondes et petits crochets, 
rondes qui hochaient,
roches qui s'y cachaient

Pour quiconque ne sait pas nager, la flaque d'eau et l'océan ont la même profondeur...

Le temps peut rider la surface d'une flaque d'eau, et les courants rendre d'huile celle de l'océan.

Dans les flaques d'eau je me réfléchis, j'imagine un puddle-world parallèle qu'on ne rencontre que par temps de pluie, un monde éphémère à base de cache-cache-parapluies, d'éclats de rires éclaboussés par la gadoue et de flaques sculptées par les dessins du vent, les O qui se perdent à l'infini.

Et dans l'océan je vais nager, libre et diluée, libre et déliée, je divague sans armure et deviens poisson-bulle, je flotte sans gravité dans les courants, l'horizon me nargue et je me retrouve enfin parmi les miens, petite goutte d'eau d'une grosse goutte d'eau, toutes liées à cet instant parce que nous devenons ensemble motif de la clef de sol de la vie, elle aussi finalement, un rire, un in-fini, un dessein une musique, une histoire de sculptures d'eau qui se retrouvent à l'infini.

Et parfois c'est la flaque d'eau qui est d'huile et l'océan qui s'agite.

Mais quiconque aimant nager, te le dira comme moi. Il n'y a pas la même profondeur. Alors mon ami, ne sois pas trop fâché, parce que l'autre jour je t'ai dit en plaisantant que tu pouvais te montrer lisse...

Ondes et ricochets,
ondes et petits crochets 
rondes qui ricochaient
rires qui s'y cachaient

jeudi 22 décembre 2011

bruine

petite pluie
des gouttes toutes fines
on ne se rend compte de rien
sauf les cheveux qui frisent un max
comme des tire-bouchons

les petites gouttes toutes minuscules
qui font des ridules
à la surface des flaques
et tambourinent
sans un flic flac
dans l'air du temps
au tempo du vent

ces toutes petites gouttes toutes mignonnes
qui tombent mine de rien
mais qui mouillent quand même
les petites gouttes fines
la pluie qui ne bruit
la bruine

mardi 13 décembre 2011

Lutin des terres

Lutin des terres

ce week end, je suis allée en Vendée avec des amis. Nous nous sommes levés le samedi matin (plutôt tard que tôt aux dires des uns et plutôt tôt que tard aux dires des autres, alors que tout le monde était d'accord pour dire qu'il était dix heures trente huit, c'est ca qui est fort) et puis nous avons mis le nez dehors, et pas que le nez d'ailleurs et s'ébouriffer un coup, car je peux vous dire qu'il y a du vent en Vendée. Et nous sommes allés faire nos courses au marché pour le repas léger de midi.
Nous sommes rentrés dans le marché Arago, autrement dit bien sûr le Marché à Ragots. J'ai imaginé les conversations entre les marchands "trois potins à la douzaine!!" "qui veut entendre les histoires de la mère michu" "qui veut entendre les dernières de ma belle-fille" "les ragots bien frais, trois livres en promotion"... Et puis bien sûr ce n'était pas des ragots qu'on vendait mais des légumes. Et lesquels ! ca a été mon moment préféré du week end.

C'est l'énorme citrouille qui a attiré notre attention. Une citrouille, énorme, parfaite, on aurait dit un dessin, une fausse citrouille tant elle était belle! ou alors même la citrouille de cendrillon qui attendait son heure! Nous n'avons pas su la transformer en carosse, même si cela nous eût été fort utile quoi qu'un peu désuet de nos jours! mais autre chose s'est passé. Lorsque nous complimentâmes le marchand sur son extraordinaire citrouille, c'est lui qui s'est transformé.
Jusque là il avait été plutôt discret, dans ses idées, sifflotant un air qui venait de son monde, affairé, ailleurs presque. Quand nous mentionnâmes la citrouille, il s'est complètement animé. Du monsieur brun au teint de terre même presque, hâlé, tanné par le vent et le grand air, maladroit et bringuebalant, du monsieur qu'on ne remarque pas, il s'est tout coloré et ses yeux se sont mis à pétiller plein de petites étincelles, ses yeux sont devenus vert clair. Un vrai petit lutin des terres, espiègle et passionné.

Ah ma citrouille si vous saviez! Il nous en a parlé avec amour de sa citrouille. Puis il nous a présenté plein de légumes bizarres aux noms encore plus bizarres qu'on ne trouve pas trop au daily monop'. Il avait un petit surnom pour chacun d'entre eux. Les topis (topinambours)(ca ressemble à des aliens à antennes et c'est complètement inépluchable), les rutas, exceptionnels cette année (rutabagas) et d'autres encore comme des mystérieuses formules magiques... C'était un peu triste quand il nous a parlé du climat qui faisait n'importe quoi et qu'il a soulevé avec regret et résignation ses mâches qui n'arrêtaient pas de pousser si bien que la terre ne se reposait pas... On a besoin du froid, en hiver, nous, les lutins des terres! Comme il a vu que nous étions un peu tristes, il nous a donné de l'ail, des recommandations culinaires, et puis on est partis, les bras chargés de légumes à éplucher.

Nous avons pensé à lui quand nous nous sommes régalés de ces merveilleux légumes et dans ma tête je lui ai bien souri... mais autant vous dire que le repas n'a pas été si léger que nous l'avions prévu...
Miam miam.

lundi 12 décembre 2011

sometimes

Sometimes you meet somebody who teaches you the most important things
without a word
that person teaches you to speak, to listen, to understand, to feel to heal
teaches you lightly, without pressure, without going against your nature
it feels like that person guesses everything and gets it right each time
it is beautiful and clear
it takes a good teacher
a very old peaceful free soul indeed
that person is patient and empathetic
does not react to pressure, noise, anxiety or impatience
even though it would be easier to
but it wouldn't be teaching you
that person reacts to truth
if you ask that person a question, and get no response
it is not because you are being ignored
but because that person
- with a patient smile, and patience can be infinity -
is teaching you patience, and attitude
ultimately: wisdom
waiting for the right question to be asked
at the right time
and with the right words
and might wait forever
never doubting you will get there
moments to listen and moments to question
do not doubt
listen to the teachings
learn to tune in
to your wider self
and then
(I smile)
learn to listen to the answers
it's gonna change your life for ever
don't be surprised
be grateful

yours beyond time and distance
you know that
L

mercredi 16 novembre 2011

la mimine

on est en Argentine on est les aventuriers des montagnes très hautes et très pointues il faut se couvrir le nez sinon il va geler et tout est bleu gris vert d'argent autour de nous
et puis j'ai envie d'amandes alors on serait dans la cuisine et on ferait une tarte amandes poires et on pourrait même mettre de la vanille dedans ca sent bon et ca fait des petits points qui croustillent
mais regarde comme c'est joli là c'est pile poil aligné attends bouge pas attends je prends la photo
allez viens en fait comme il fait trop froid on serait au coin du feu qui crépite et nous tient chaud aux joues, avec un chocolat chaud très très trop chocolaté

et en vrai nous sommes sur les bords de seine et nous nous promenons, parce qu'il fait beau et que nous avons tout le temps

mais ta mimine, je veux toujours l'emmener avec moi
- et puis toi aussi d'ailleurs !

mardi 1 novembre 2011

Aujourd'hui cétait férié

Aujourd'hui c'est férié.

Dimanche, au brunch, nous nous sommes dits : "Alors qu'est-ce qu'on fait mardi ?"
On a eu un quart d'heure d'idées folles, puis on s'est mis d'accord. On a décidé de faire une excursion dans un château, avec des sandwiches improvisés avec le contenu du frigo au moment t.

Nous nous sommes retrouvés ce matin, arrivées échelonnées, un peu endormis certes, et puis nous sommes partis à l'aventure. Il faisait grand beau. Nous avons tout de suite trouvé. Le château de Pierrefonds, on le voit de loin. Nous avons eu de la chance, une visite guidée commençait au moment où nous sommes arrivés. Le guide nous a trimballés à travers les pièces, les époques, les porcs épics et les abeilles gravés au mur, dans les sous-sols qui chuchotent et les passages étroits pour guetter les alentours et les attaques des méchants (le château ne permet pas plus de deux côtés attaqués en même temps, nous dit-on), et nous a parlé des preuses, des machins coulis (de fruits rouges sur ma crème brûlée) donjons et des oubliettes (une sombre histoire), de robes a cerceaux (et du code de l'éventail) et des dragons qui ronflent encore peut être. C'était super chouette.

On est passés un peu vite sur la maquette de 4 tonnes, c'est vrai. Mais c'était l'appel du poulet frites, qui se faisait de plus en plus pressant. Quand nous sommes ressortis, le grand beau avait un peu disparu : l'automne nous a fait l'honneur de nous montrer toute sa palette météorologique. Nous n'avons pas trop traîné pour rejoindre nos sandwiches (restés dans la voiture, donc), en passant par la boulangerie du centre-ville pour la tarte aux poires.

Nous avons mangé nos sandwiches face au lac, dans la forêt chatoyante dorée, rougie par l'automne, rose par moments. Un paysage waltdisneysque. Certes, nous étions empilés dans la voiture. Mais à ce stade, on peut bien dire sans exagération qu'il pleuvait franchement, pas grave la vue était splendide... Et puis progressivement les vitres se sont embuées et on n'y a plus rien vu du tout... Alors nous sommes sortis faire un tour... Deux par deux sous les parapluies, en file indienne, on se tient les branches les uns aux autres... et surtout on évite de se perdre (je précise que ce n'est pas moi qui ai géré le chemin)

et puis sur le chemin du retour, j'ai senti le temps glisser et s'étirer et s'éloigner, et j'ai dormiiiiiiiiii derrière... je ne sais plus trop à quelle époque j'ai rêvé ou si j'ai rêvé de poulet frites... il parait que je n'étais pas la seule à dormir en tous cas.

J'en ai encore les pieds mouillés, mais je pense à la forêt de toutes les couleurs, à cette journée avec mes amis, et je suis contente, parce que ça a été une journée heureuse. Mais on ne m'y reprendra pas : la prochaine fois j'emporte mes bottes en caoutchouc (dire que j'ai failli me mettre en talons) et mon appareil photo (le rebelle ! celui qui ne me manque jamais tant que quand il n'est pas avec moi)

et un merci aux Zanicolas sans qui cette journée eût été inconcevable :)

dimanche 16 octobre 2011

l'archer

Un jour, dans le désert, l'archer a été fatigué.
Alors dans la belle nuit étoilée, comme elle peut l'être, et si joliment !, dans le désert, il a posé son arc et ses flèches près d'un rocher et un buisson, et il s'est assoupi. Il ne savait pas que c'était un buisson magique.

Il s'est réveillé un peu plus, reposé, prêt à repartir. Il faisait encore nuit. Il a repris son arc et ses flèches. Mais le buisson était devenu partie des flèches, les flèches devenues magiques. Elles avaient désormais une double pointe, une pointe magique (côté extérieur, vers la cible), et une pointe terrienne (côté tireur). Il ne le savait pas. Avant de repartir il en a tiré une vers le ciel, vers les étoiles et il s'est blessé...

Sa flèche magique a atteint les étoiles, mais en emportant un bout de lui même au passage.
C'est depuis ce moment que certains disent que le savoir ésotérique coûte et laisse une blessure, pas une blessure grave, et pas au sens de douleur. Mais au sens de marque, une trace physique...

mardi 11 octobre 2011

Bits of Leb (linguistique, liste évolutive et potentiellement sujette à controverse)

Je prends des cours de Libanais. Mon prof est génial et très généreux de ses réflexions, c'est une chance et je suis reconnaissante de ses enseignements. Certaines particularités m'ont fascinée.

On utilise le verbe être différemment. En Français on nous apprend à l'école, sujet+verbe+attribut du sujet, une phrase sans verbe n'est pas une phrase. En libanais c'est différent, le verbe être n'est pas utilisé comme cela, à la légère. L'essence se suffit à elle-même, si elle est, on la sent mais on ne la qualifie pas par des mots (a fortiori par un verbe), et si elle n'est pas, ce n'est pas un verbe qui va l'amener... Effectivement en nommant l'essence, on l'enferme par des mots, relatifs, dans un moment, qui passe et qui change... Or l'essence n'est-elle pas par définition, sans se contredire pour autant, et c'est là son privilège A LA FOIS impérissable, éternelle (hors temps) et transcendante ET complètement périssable et sujette à évolution ? quels mots traduisent cette particularité sans la trahir? seule l'intuition... alors c'est bien, n'en parlons pas, et laissons l'essence sous entendue :)
(Ou alors on peut renverser l'amusement : le verbe "être", son existence même, est une contradiction et un paradoxe entre contenant et contenu...).

Ça c'est encore plus magnifique, c'est énormissime : pas de futur simple. Demain n'est pas encore, on ne sait pas s'il va être, c'est comme les embouteillages de Beyrouth. On peut parler avec justesse de son intention, mais pas de ce qui sera ou ne sera pas, or il s'agit de parler justement sinon une parole n'a plus de valeur. On ne dit pas "je mangerai" mais "je veux manger". Les tapis magiques se gouvernent à l'intention et ne reçoivent pas sur rendez-vous :) mais ça on le sait depuis qu'on est tout petit :)

Ça aussi ça m'enchante, j'en souris rien que d'y penser, parce que c'est très fin : on compte à partir de trois. En Français le pluriel commence à partir de deux. En libanais c'est singulier, duel, pluriel. Autrement dit, on commence à compter, à remarquer, à partir de trois. Un est tout seul, deux est particulier, et puis après c'est pluriel. Je trouve très joli que deux soit particulier aussi. Et puis dans le pluriel, il y a le pluriel des objets et le pluriel poétique ou  générique. Je trouve très joli de distinguer le pluriel des objets matériels et le pluriel de l'idée impérissable et intouchable, donner une existence conceptuelle. :) l'existence de l'essence est sous entendue implicitement par le choix du mot plus que par le verbe être :)

Pour l'instant cela fait trois points notables. Cela justifierait un pluriel :) mais j'ai encore beaucoup, tellement, à apprendre. ouf tant mieux!! je contente...

vendredi 7 octobre 2011

l'histoire de l'oiseau-désir

C'est une histoire, aujourd'hui. Ca commence un peu tristement, mas je vous promets que ca se finit bien.

C'est l'histoire d'un oiseau nommé Désir. Il est très beau, très grand, il a de très grandes ailes, très fines, diaphanes, transparentes presque, et ce n'est pas sa seule particularité... il a aussi des plumes qui changent de couleur, selon comment il se sent. Il peut avoir des plumes couleur feu, chatoyantes, jolies, des couleurs chaudes, des couleurs voisines et différentes pourtant qui se mélangent et se confondent et dessinent ainsi des motifs presque et puis parfois quand l'oiseau est plus calme il prend des teintes bleues, turquoise, couleur océan, comme un océan de fraicheur, et les tonalités de bleus qui se mêlent et se démêlent dessinent des vagues, des vagues et des lames, et puis quand il se sent mystique il devient violet bleu nuit, avec des étoiles qui scintillent et même si on regarde bien parfois des étoiles filantes, sauf si son humeur a changé avant et qu'il est devenu un peu triste, auquel cas, il prend la couleur gris bleu et vert un peu des cieux pluvieux, et on devine la pluie qui tombe comme la tristesse des yeux parfois mais... ca c'est toujours avant l'éclaircie, il faut la guetter, puis les plumes devenues d'argent redeviennent d'or comme le soleil qui triomphe des nuages, pour celui qui pense à lever le nez, parfois tout d'un coup parfois progressivement.
C'est un oiseau très rare et tout à fait magnifique. En plus de son plumage somptueux, on dit qu'il chante quand il vole, et que son plumage devient un ballet de couleurs qui danse au son de ces notes, colorées, et légères, elles aussi... On dit que son chant calme le pire des ouragans, pacifie, comme un vent de sérénité et de paix, un sentiment doré et plein, heureux, de toutes les couleurs, enfin seulement les plus belles, et quand il s'arrête de chanter, pour prendre son souffle, les futilités ont fondu pour laisser place à un moment plein et rond, de vie et de paix.


Mais ca, personne ne le savait pour sûr. Je vous avais dit que l'histoire commençait tristement, et maintenant vous allez comprendre pourquoi. Parce que personne ne l'avait jamais vu voler. Il était en cage. C'était très triste, et il n'y avait rien de plus triste même. Une cage, quel qu’en soit son métal, est déjà un objet d'une tristesse infinie, mais cette cage là était bien plus redoutable encore : elle était invisible.
Des sages de tous les pays sont venus voir cet oiseau rare, pour essayer de comprendre pourquoi il ne volait plus, pour essayer de le faire voler, pour essayer de le faire sortir de sa cage, pour le divertir, pour que le monde retrouvât la beauté de sa joie. En vain, rien n'y a fait. Ca a duré longtemps. Ce fut compliqué. Des scientifiques sont venus de partout pour le mesurer, ça a couté beaucoup d'argent, ils se sont querellés, pour savoir qui avait raison, quel était le problème. On a parlé d'alimentation, de climat, de facteurs dont les noms sont trop compliqués pour que je les relate... Ca a duré trop longtemps. Parfois l'oiseau a commencé une note, puis deux, pluie trois, commençait à voler, et se cognait contre les barreaux de cette cage invisible, se blessant, à chaque fois un peu plus, et il s'arrêtait de chanter, de douleur. Cette cage lui brisait les ailes. On se demandait en quoi elle était faite cette cage qui semblait se refermer sur lui. Le plus inquiétant c'est que même son plumage se ternissait. De plus en plus souvent, il était gris, et ça, c'était trop triste, c’est comme si la cage devenait de plus en plus lourde et étroite.
Et un jour un hérisson ébouriffé venu d'ailleurs est passé par là. Il a regardé l'oiseau. Il n'a pas parlé. Il n'a pas mesuré. Il n'a pas sorti de théories compliquées. Il a regardé. Il a senti. Il a souri. Il a tendu la main, doucement, toujours sans parler. Et il a chanté avec les yeux.
Il a dit


"Oui... Je te vois, toi, l'oiseau-désir. Je te vois et je te sens. Je vois toutes tes couleurs en même temps, j'entends tes chants passés, j'entends tes chants à venir, et je les aime, tels qu'ils ont été, tels qu'ils seront. Je sais que tu ne parles pas avec des mots, que tu n'entends pas avec tes oreilles, que tes rires et tes larmes se mélangent parfois et deviennent couleurs et chants, et je les aime aussi. Je sais que tu te demandes pourquoi cette cage te laisse sans voix, impuissant et triste. Je sais que tu te résignes et que cela te rend gris, tu vois, je vois cela, je te dis tout ca avec mes yeux, en te souriant, en te sentant, les yeux fermés ou les yeux ouverts. Cette cage que personne ne voit, et qui t'emprisonne et qui t'épuise et qui te blesse, je la vois aussi. Elle est redoutable. Elle n'est faite ni en métal qui rouille ni en métal qui fond. Elle est plus solide encore, puisqu'elle est faite d'ignorance, de querelle, de désharmonie et de discorde, d'orgueil, de chantage anti-chants, et si elle t'empêche de voler de tes ailes c'est qu'elle est trop lourde. Je vois tout cela, moi qui suis passé par hasard dans le coin et qui t'ai vu. Et je sens ta tristesse aussi.
Mais regarde, même si je sens ta tristesse, je ne suis pas accablé, l'oiseau-désir. Regarde et tu vas voir que je te souris. Ecoute mes mots sans mots. Et si tu écoutes et si tu regardes encore, tu vas entendre et voir un sourire en toi, et c'est lui la clef de ta cage. Un sourire de magnanimité, que je t'adresse, regarde, regarde comme tu peux voler haut avec, car il est plus fort, que l'ignorance, la querelle, la discorde, l'orgueil... ta cage ne résiste pas à ce sourire-là" je crois qu'ils se sont dit d'autres choses encore, sans parler, mais ça les regarde, et c'est une autre histoire.


Je vous ai dit que l'histoire n'était pas triste. C'est tristissime pourtant, d'imaginer cet oiseau dans cette cage, emprisonné. Mais il y a eu un miracle, je vais vous raconter pourquoi.
L'oiseau-Désir, qui n'avait presque même pas vu les scientifiques avec leurs appareils compliqués, l'oiseau-désir qui devenait tout gris, a vu le sourire du Hérisson encore plus ébouriffé que d'habitude. C'est ça le miracle. Il l'a vu et il a vu son sourire et entendu toutes ses paroles dites sans un mot. Alors il a souri, lui aussi, devant tant de beauté de toutes les couleurs. Il a souri, et comme le hérisson avait dit, parce que le hérisson a souvent raison, et je vous raconterai une autre fois, il a trouvé la clef de sa cage... elle qui était si lourde et accablante a fondu... alors il a pu voler dans les airs, libre enfin ! Libre enfin d'enchanter tout le monde par ses chants et ses couleurs, libre enfin de chanter le monder et ses couleurs, libre enfin de chanter le monde et danser au ballet du vent... ses plumes toutes grises et ternes sont redevenues chatoyantes et splendides... je vous laisse imaginer la tête déconfite des savants du monde et toutes leurs mesures-leurre...

Il est très beau, l'oiseau Désir. Je vous souhaite de le rencontrer ! Et vous l'entendrez, si vous écoutez, vous le verrez si vous gardez l’œil ouvert, vous le reconnaîtrez, c’est sûr, au sentiment de paix dorée qui l’entoure ! N'oubliez pas de lui sourire ! Pour qu'il vole et qu'il chante, longtemps encore, toujours...

mercredi 5 octobre 2011

les noms

celui de l'état civil, quand tu t'es présenté, m'expliquant avec un grand sourire l'étymologie de chacun d'entre eux
celui que tes amis te choisissent selon l'humeur et les moments, jamais pareil toujours rigolo et adéquat
celui qu'on ne révèle pas, on le devine tout de suite ou jamais, et si je connais ton nom c'est que tu connais aussi le mien, si je te vois c'est que tu me vois
celui que je ne peux pas dire avec des mots, car tu es tellement près que les mots sont déjà une distance
et puis celui qui prend parfois plusieurs vies à découvrir

out of the box

always a stranger
a foreigner
from the other side
belonging elsewhere
wherever I am
longing for home
wherever that is
free to think
and free to go
mixed blessings indeed
out of the box

chemins

le temps que prend une petite bulle d'air pour rejoindre la surface de l'océan
le rock and roll des gouttes de pluie sur les fenêtres de tgv
une prise de conscience
un rêve devenu évidence
des secondes des heures des années
un battement de cils
parfois c'est pareil
des chemins
qui m'émerveillent

dimanche 2 octobre 2011

visite au jardin

Little bouddha est au fond du jardin, au milieu,en position du lotus, sur l'herbe, au soleil, en inimitables baskets à velcro. Il a le meilleur spot. Il est en position du lotus, et il médite, et en même temps il rigole. Il rigole tout le temps, il ne s'arrête jamais, il irradie la paix et les sourires. Parfois il est très grand parfois très petit, ah c'est qu'il voyage beaucoup, parfois très loin même dans des galaxies qu'on ne peut même pas imaginer, sans jamais bouger d'un centimètre, il est très fort. Quand il est là, on le sent bien, il prend toute la place, et quand il est très loin il faut tendre les oreilles intérieures pour l'entendre rigoler, doucement, comme une respiration, régulière, sur laquelle je me cale pour être calme. Parfois il revient de ses voyages, quand il est arrivé ici il ouvre les yeux et c'est une super surprise, comme un éclat de rire et de joie parce que je suis toujours heureuse de le voir. C'est toujours une surprise, et je lui dis toujours "quelle surprise" et ca le rend toujours fier d'avoir à la fois surpris et causé de la joie, mais en même temps, il est tellement poli, il s'annonce toujours, même si c'est subtil. Je ne lui dis pas, ça, en revanche, je ne veux pas lui dire, parce que je ne sais pas s'il comprendrait que tout en n'étant pas surprise de le voir, je le suis quand même! Parfois quand je le regarde, au milieu du jardin, je me dis qu'il sourit, et qu'il rigole aussi parce qu'il a le meilleur spot, et qu'il ne va pas bouger d'un iota. Il ne cèderait pas sa place, il n'en est même pas question, la possibilité n'existe même pas! Quelle insolence! je m'incline en souriant, devant autant d'audace. Oui, ca aussi il en a beaucoup. Je me souviens, il est rentré dans le jardin, il a regardé autour, sans hésitation, il a choisi sa place, la meilleure, en souriant, comme d'habitude, tout simplement, comme d'habitude, et il s'est assis en tailleur, et voilà. C'est curieux la vie, hein? Pourtant ca c'était tout naturel.
Parfois il y a des invités. Il les observe du fond du jardin, hausse un sourcil, un instant, comme s'il se disait, ah tiens, aujourd'hui un invité. Et sourit et retourne, impassible, radieux, à ses pensées-monde.
La lionne, elle n'est pas loin, elle n'est jamais loin. Elle ronronne au soleil, ou elle fait le tour du jardin. Fauve, couleur terre. Des grosses pattes velours sur l'herbe fraîche et verte. Elle garde le jardin. Elle sait ce qu'elle a à faire.Si quelqu'un s'approche trop ou maltraite le jardin, elle gronde. Indiscutablement et sans discuter, la lionne, massive. Elle fait sa ronde.
Aujourd'hui les papillons sont en crise, mais ils ne m'ont pas dit pourquoi ils sont inquiets. Du rififi dans le jardin?

Hier la lune, dans un ciel bleu limpide la lune déclinante était fine et ciselée, éclatante aussi, pourtant. Une lame-lune nette et mince. Elle me rassure mieux quand elle est moins pointue. Elle non plus ne s'est pas expliquée...

Alors je ferme les yeux, et j'écoute petit bouddha velcros, il rigole, toujours toujours... parfois de plus près, parfois de plus loin..
A tout à l'heure... il m'expliquera la lune, et les papillons... il rigole toujours entre deux sourires... c'est bien comme ca...

samedi 24 septembre 2011

lune et soleil

Quand il fait nuit parfois, je regarde le ciel, et dans le ciel de velours noir je cherche toujours la lune.

Qu'elle est belle, qu'elle est belle quand elle brille, en sourire ou en clin d'oeil... cette face ronde et familière alliée, parfois rousse parfois blonde et souvent d'argent, en robe d'argent rose ou d'argent gris... parfois brouillée, une noix de beurre sur une tartine de nuages... parfois tranchante, tant elle est vive, et ces soirs-là elle me fait un peu peur, j'ai peur que mes rêves ne s'y coupent les ailes, mais j'aurais bien envie pourtant d'y accrocher mon écharpe la nuit... parfois ronde, comme la face familière de nos dessins d'enfant, parfois gommée sur les coins, car son cycle n'a pas tout à fait fini de la dessiner, et je crois que c'est comme ça qu'elle m'amuse le plus, parce qu'elle me nargue, j'ai envie de prendre mon pinceau pour l'arrondir... et tantôt fine tantôt dodue, j'en parlerais volontiers à son diététicien...
Elle est toujours là, mais on ne la voit pas toujours. Parfois c'est parce qu'elle joue à cache cache avec les nuages, et on finit toujours par la retrouver. Mais parfois elle brille par son absence, une fin du monde passagère, un ciel tout noir, il manque quelque chose, elle est là, bien sûr, mais c'est comme si elle n'était plus là, elle sait se faire désirer...Toujours différente, toujours belle.... d'argent souvent, d'or parfois, et satinée ou soyeuse quand elle le veut...

C'est le soleil qui la rend belle à regarder, parce que c'est lui qui la fait briller. Ses rayons l'atteignent et elle les réfléchit à sa façon. Toujours différemment et joliment, et toujours grâce aux rayons émis par le soleil... La beauté du soleil c'est sa chaleur émise et la constance de la chaleur émise, la générosité de sa chaleur. La beauté de la lune va main dans la main avec la chaleur du soleil. C'est ce que je me dis parfois quand je suis assise sur un banc et que je laisse le soleil me réchauffer la peau, et que c'est une sensation vivante magnifique, et qu'en plein jour et en pleine lumière la nuit et le froid paraissent inimaginables, à peine une vue de l'esprit, à peine envisageables.

C'est le soleil qui révèle la beauté de la lune, ce soleil qui brille tellement, tellement trop fort pour mes yeux, ce soleil qui me brûle les yeux si je le regarde (et je me souviens clairement de mon père quand j'étais petite m'interdisant formellement de regarder le soleil). On voudrait, mais on ne peut pas regarder le soleil de face en plein jour alors qu'il est juste là au-dessus. La nuit pourtant, on peut le regarder et le voir, grâce à la lune.
Alors je souris. Parce que j'aime bien les paradoxes, déjà ; et puis aussi surtout parce que je me dis que le soleil doit être fier de révéler la beauté de sa lune. Et la lune fière de rendre visible l'éclat de son soleil.

un samedi matin parisien

Dix heures du matin samedi, devant le pub irlandais, et porter un habit bleu, voilà c'était ça les consignes.

Alors j'ai retrouvé mes amis dans un pub tout sombre, on a eu l'embarras du choix pour la table, on s'est assis, et ça n'a pas tardé. Ça a commencé à se remplir, petit à petit. On a tous voulu commander, pour moi un chocolat chaud de petit déjeûner, pour les autres déjà une guiness. Ça parait surprenant, et en effet, je ne sais pas comment ils font, mais les circonstances s'y prêtaient. Les tenants du bar n'ont d'ailleurs pas tardé à dérouler les grands écrans blancs. Donc ceux qui étaient mal placés se sont mis plus en face, moins loin, moins de côté, plus au milieu du chemin, dans un brouhaha et une cohue, les serveurs ont du adorer, surtout qu'à ce stade c'était déjà assez plein pour que chaque déplacement relève du zig zag avancé.
En attendant le début pour passer le temps et les nerfs, nous avons spéculé sur les enjeux, la stratégie, pourquoi c'était important et puis aussi pourquoi ça ne l'était pas tellement non plus. Puis il y eu les pubs et les débats entre amis pour connaître la valeur d'un spot à cette heure là.
Et puis ça a commencé.

Hélas!
Les bleus ont quand même perdu le match de rugby contre les All blacks. Malgré tous nos efforts!!
C'est pas faute pourtant d'avoir été vêtus de bleu.
C'est pas faute d'avoir méticuleusement englouti le brunch exceptionnellement protéiné et gras, des saucisses de toutes les couleurs, des boudins de toutes les couleurs, et des légumes quand même, des patates complètement frites et plus salées que la mer morte... Je crois qu'en fait nous mangions pour les joueurs!!
C'est pas faute d'avoir sanctionné chaque décision de l'arbitre (qu'elles fussent justes ou injustes n'a pas été le soucis principal) par un soulèvement général et par des poussées de jurons des membres les plus actifs de l'auditoire
C'est pas faute non plus d'avoir réveillé toute la rue qui essayait peut-être de profiter d'une grasse mat de weekend par les hurlements bien trop aigus à chaque fois que les joueurs de notre camp s'approchaient des deux gros poteaux au bout du terrain
Et ce n'est pas faute, pour finir, d'avoir applaudi aussi les buts des autres joueurs, par esprit de camaraderie fair-play certes, et puis aussi par ignorance aussi des règles du jeu pour un certain nombre d'entre nous.

Est-ce que j'y retourne la semaine prochaine? J'hésite encore.
C'est vrai que ca a un côté fascinant de voir que des gens continuent de courir après le ballon alors que tous les joueurs de l'autre équipe semblent leur tomber dessus comme une pluie de grêlons dès qu'ils s'en approchent, et je me dis quand même ca doit être un peu douloureux  parce qu'ils ont tous un gabarit d'armoire à glace, dans le genre costaud et que quand on les regarde de près, ils n'ont pas l'air commode, même ils tirent la langue au début quand ils dansent. Parfois le ballon disparait sous un tas de bras et jambes emmêlés et il réapparait complètement de l'autre côté et c'est émerveillant.
Sans doute ça le serait moins si je comprenais un peu mieux les règles. Sans doute je pourrais me renseigner, mais devant le match ne paraissait pas un lieu propice à la question.
Et puis le chocolat chaud n'était pas très crémeux. Mon lait avait moins de mousse que la guiness de mes voisins...
En même temps, l'expérience était galvanisante et il y avait plus d'ambiance que dans un salon de thé. Et ça, c'était chouette. A la fin du match, tout le monde s'est serré la main, parce que nous avions tous vécu un moment ensemble, avant de retourner au ciel bleu d'un weekend qui ne faisait que commencer. Et ça, c'était vraiment chouette aussi.

lundi 12 septembre 2011

un lundi normal de septembre

Juste une journée tranquille, aujourd'hui
un lundi normal de début septembre
les premières odeurs d'automne
et la lumière mordorée qui annonce la fin de l'été
il va falloir que je file au parc avec mon appareil photo
les mille feuilles au sol
les premières journées d'école des enfants
qui conquièrent les trottoirs et les boulangeries du quartier au sortir de l'école
les fashion week d'automne, quelles couleurs cette année?
les bonnes résolutions
les souvenirs de rentrée
etcaetera
non, vraiment, j'ai beau chercher
rien de très spectaculaire aujourd'hui
juste une quiète journée d'automne
et un peu de soleil en bonus entre midi et deux
un luxe extraordinaire :)

dimanche 11 septembre 2011

le dimanche, c'est brunch

C'est dimanche, c'est brunch, toujours les mêmes amis, que je revois avec plaisir presque toutes les semaines. On change d'endroit, selon l'humeur, la saison, la température, les modalités pratiques d'usage, géométrie variable. Mais il y a les constantes. Les nouvelles des uns et des autres, absents ou pas, nouvelles de première main ou pas, parfois ça se rapproche un peu du ragot et parfois ça me gêne un peu même si c'est toujours affectueux. On se coupe la parole, on se dispute pour de rire, impossible de poursuivre son point jusqu'au bout, et si on se tait c'est juste parce qu'il faut bien un peu s'occuper des croissants, des œufs brouillés avec le lait et la ciboulette, et boire un peu de café pour garder la forme, ou reprendre de la salade de fruits parce que c'est plein de vitamines, on se relaie les uns les autres pour les questions les réponses les contradictions... même si c'est quand même généralement les mêmes qui lancent les sujets, les mêmes qui modèrent les propos ou qui vont rechercher du café quand les affaires se corsent un peu trop.
On teste différents endroits dans Paris, différents quartiers, ça prend souvent toute la semaine pour se mettre d'accord sur l'endroit du dimanche. Mais ce que je préfère c'est quand on va chez les uns ou chez les autres, on prend des tours pour recevoir, et puis après quand on a bien parlé, bien rigolé, une fois qu'on s'est tous bien régalés, l'air autour de nous est comme plein de ces rires et propos partagés, et pour digérer un peu on s'affale dans les canapés et on lit le journal. Alors on commente les nouvelles du monde, ce qui nous surprend, on se lit des bouts d'articles, on s'assoupit aussi un peu... et puis, bientôt... on finit les tasses de thé, on ne se ressert plus... les théières se vident et on retourne aux occupations ou non-occupations dominicales respectives... chacun de son côté, mais content d'avoir passé un délicieux moment ensemble... à la semaine prochaine! bonne semaine!

samedi 10 septembre 2011

mon vieux manteau

C'est l'histoire d'un habit que je portais souvent et à défaut de bien l'aimer, j'en avais l'habitude. Je le connaissais sous toutes ses coutures. Depuis bien longtemps je ne l'ai pas porté, j'avais même oublié son existence.
Quelle n'a pas été ma surprise de retomber dessus. Je me suis rappelé une autre époque, un autre contexte, j'ai reconnu chaque couture, tous ses aspects qui me sont tellement familiers.
Alors je l'ai enfilé, et... étonnement.
Il est devenu trop petit. Je me suis sentie à l'étroit, et mal à l'aise.
Alors je l'ai retiré, et je l'ai renvoyé dans mon passé, parce que c'est là qu'il appartient.
C'est ca le problème quand on grandit. Ca veut dire qu'il faut laisser des habits derrière. Des habits jadis confortables deviennent inconfortables.
Et puis pour l'instant j'ai besoin et envie de sentir le vent sur mes épaules.

jeudi 8 septembre 2011

Fraternité

Ce soir il faisait bon. Je me suis baladée sur les quais. J'ai vu un clochard et j'ai eu envie de lui donner une pièce. Il ne voulait pas de la pièce, il voulait juste qu'on se serre la main. Alors on s'est serré la main.
En partant j'ai compris que c'est lui qui m'avait donné. Et j'ai souri.

Babel

Aujourd'hui j'ai pensé à la tour de Babel. Je me suis dit que chaque langue a ses spécificités, ses subtilités, son vocabulaire spécifique. Même les imprécisions d'une langue en disent long sur la culture sous-jacente. C'est quand même magnifique. Et la langue nous donne les moyens, les mots pour penser, peut être même ressentir, je ne suis pas encore sûre. Nommer c'est donner existence, du moins reconnaître l'existence d'un phénomène. Plus fins sont les pinceaux, plus détaillée est la peinture. Alors il faudrait connaître toutes les langues pour appréhender l'unité. Avons-nous assez d'une vie?

Alors en attendant j'ai décidé de prendre des cours d'une langue qui me tient à coeur. Pour pouvoir lire mon poète préféré dans le texte. Il y a du boulot... Mais tant qu'on a envie d'apprendre des choses, c'est qu'on est en vie (et d'ailleurs où serait cette forme de vie si nous pouvions de manière durable appréhender l'unité?). Et puis c'est bien, comme ca c'est la rentrée pour tout le monde. Je vais pouvoir retailler tous les crayons de mon ancienne trousse, vérifier les stylos plumes et les cartouches, me demander à quoi ressemble le prof et comment sont les autres élèves de la classe, et repartir la tête pleine de nouveaux concepts. Sans pouvoir me plaindre que j'ai trop de devoirs, puisque j'étais volontaire...

Tapis magiques, vous me manquiez trop, il fallait trouver une solution! eh.... c'est en cours. Je cherche encore les profs et tout.

mercredi 7 septembre 2011

N97

J'ai le téléphone le plus capricieux du monde.Il n'en fait qu'à sa tête. Parfois c'est drôle, parfois c'est l'horreur.  Il me coupe la parole en pleine conversation pour des raisons qui défient toute logique. Il a ses bonnes têtes : il plante dès que je regarde certaines photos. C'est un glouton insatiable : il réclame de l'alimentation en permanence, et même les chargeurs, il ne les accepte pas tous, il n'a pas le contact facile. Il reconnait certains numéros et pas d'autres, il a ses chouchous, et nous ne sommes pas toujours d'accord. L'écran est tactile mais il a ses zones d'insensibilité.
Mais il est assez susceptible, je dirais même très soupe au lait. L'autre jour il s'est disputé avec ma poche qui a essayé trois fois, à tort, de rentrer un code PIN : il s'est mis en mode bouderie intensive, quand j'ai voulu m'en servir, il était tout bloqué "veuillez saisir le code PUK". (Oui je sais c'est curieux qu'il me vouvoie alors qu'il est à portée de bras jour et nuit... il est un peu formel c'est vrai). Un dimanche soir évidemment, service clients fermé, évidemment, il a le sens du timing.
Et aujourd'hui, cerise sur le gâteau, il a rappelé le dernier numéro composé sans demander son reste en plein déj-copines et sans que je m'en rende compte tout de suite (impossible de me souvenir de ce que j'ai dit ou pas dit pendant ces 3'43"...). J'encourage toujours l'esprit d'initiative, mais là c'était quand même un peu fort...

"Quand est-ce que tu changes de téléphone ?" On me pose la question souvent. Je suis presque un peu tentée, mais... la dernière fois que j'y ai vraiment pensé il a cessé de planter pendant deux jours presque entiers... alors j'ai repoussé l'échéance... et puis si je passe à l'iphone mes amis co-membres du comité anti-conformistes-iphone vont tomber dans les pommes...
Et puis en fait j'aime bien, que mon téléphone n'en fasse qu'à sa tête. Au moins il a du caractère.

mardi 6 septembre 2011

petit bateau du mardi matin

J'ai envoyé un petit bateau sur la mer
un tout petit bateau
sur une très grande mer
mais je l'ai envoyé avec tellement de sourires
que j'espère que malgré les vagues
il arrivera à bon port
et puis surtout
j'espère que ce petit bateau arrive
juste au bon moment
pour te faire sourire

samedi 3 septembre 2011

il a plu à Paris

parfois l'absence a le gout du silence
qui a juste le goût de manque
lancinant et assourdissant
même quand on se bouche les oreilles
quand même un comble
que l'absence prenne toute la place
et je sais pas quoi faire pour que ca parte
je me dis
que c'est pas juste
que je comprends pas le monde
et certains de tes choix aussi
que c'est twisted
un jour je m'étais demandé ce que voulait dire ce mot
maintenant c'est bon j'ai bien compris
bref
alors je suis allée me promener
une lumière de fin du monde
gris vert
et plutôt tôt que tard
ca n'a pas manqué
le ciel a versé toutes les larmes que je voulais
les nuages en avaient gros sur la patate eux aussi
des grosses gouttes
énormes
qui font splotch splotch sur le trottoir
les rues se sont vidées dare-dare
tout le monde courait partout
c'était chouette
des grosses énormes gouttes chaudes
qui font des dessins
et puis quand il y en a suffisamment
elles se groupent
et font des mini torrents dans les caniveaux
et je fais des paris sur quelle brindille ira le plus vite
ca a rafraichi la ville
chaude encore du soleil de la journée
alors
j'ai respiré l'air tout frais
j'ai marché vite
j'ai retrouvé mon ami Bibou
et on a fait les fous
il m'a fait écouter ses nouvelles chansons
on a parié combien de pas il fallait pour aller d'une colonne à l'autre
avec et sans élan
mais c'était plus facile pour lui parce qu'il est bien plus grand
en faisant gaffe de pas glisser
on s'est fait dégager par des photographes qui voulaient se faire une ligne
mais je ne sais pas en vouloir aux chasseurs de beauté
surtout que c'est en la chassant qu'ils la font exister

on s'est baladés et on a un peu exploré
on a bavardé
et surtout rigolé
sur beaucoup de choses
des sérieuses et des pas sérieuses
et c'était tout décousu
pas de fil conducteur
parce que c'est comme ca que c'est le plus drôle
ca nous a fait des tourbillons d'idées nouvelles
au dessus de nos têtes
heureusement les idées ne craignent pas l'eau
parce qu'il pleuvait encore un peu

et maintenant ca va un peu mieux
j'aime bien quand il pleut
ca fait friser les cheveux
et ca fait sécher les yeux
et maintenant dans Paris rafraichie
je me promène et je te souris

vendredi 2 septembre 2011

les hommes-radio

Aujourd'hui j'ai imaginé que nous étions comme des radios émetteurs, qu'on émettait des émotions, et qu'on recevait des émotions émises (à condition de bien le vouloir), que ca revient à parler et écouter, sauf que le critère de qualité n'est pas la distance mais la véracité, authenticité, sincérité des émotions émises. Qu'il fallait mesurer ses émissions d'émotions, n'émettre que le meilleur parce que dans la mesure où ça revient toujours, et plus on est nu et plus cela est vrai, alors il faut être prudent. C'est comme quand on parle, on peut penser plein de choses, on ne dit que ce qu'on choisit de dire : on ressent plein de choses, on choisit celles qu'on émet. Que ça marche parfois un peu comme un sonar, c'est-à-dire en connaissant exactement ce qui est émis et en écoutant le retour exact de l'émotion émise, on devine à quoi ressemble le côté qui reçoit par différence. Mais c'est encore un peu comme des portes magiques qui apparaissent quand le moment est mûr. Parfois le retour n'est pas immédiat, ça peut prendre du temps, et il faut être absolument disponible quand le retour se fait entendre.
Je répète que "c'est toujours un choix d'écouter et de parler" je crois que c'est la règle numéro zéro ex aequo avec "ce qui est émis reviendra". C'est bizarre qu'on ne nous apprenne pas cela à l'école. C'est important pourtant!
Et qu'il ne faut pas parler pour ne rien dire mais par élan du coeur. Sinon c'est juste de l'énergie gaspillée : pas de caprices! On a toujours le choix d'écouter et de parler. Mais c'est un choix fait par le coeur et non pas par la tête et parfois il y a une différence. D'où l'absolue nécessité d'être honnête avec soi-même et ses intentions.
Alors j'ai regardé autour de moi. J'ai écouté. Tout ce que j'ai pu. Et puis j'ai souri, parce ce qu'on ne choisit pas, c'est le bouton fréquence, (ca c'est régulé par une porte magique). Ni celle qu'on recoit, ni celle sur laquelle on émet (choisit-on sa voix, à qui elle plait? et ses oreilles et ce qu'elles peuvent entendre?)

Et c'est bien comme ca.

l'ami brume

Hier soir
j'ai dîné avec l'ami-brume
il vient de loin, je le vois très peu souvent
et d'ailleurs je ne le connais pas non plus très bien
mais ce n'est pas du tout grave
c'est l'ami brume
comme le haut de la montagne verte qui dépasse de la brume.
Le révélateur dévoile
L'ami brume envoile
La brume qui arrondit
les formes, le visage, les mots et les manières
la brume qui enchante
elle ravit et disparait
en laissant un souvenir serein
l'ami-brume est pareil
ce qui est rigolo
avec l'ami brume qui invente tout
c'est qu'en même temps qu'il invente tout
c'est comme si c'était un rituel
qui avait mille ans
on a mangé lentement
en respectant chaque bouchée
nous avons dîné ensemble
dans un tout petit restaurant
que je ne connaissais pas
tout petit certes
minusculissime
mais il a changé de taille
au cours du dîner
au fil des bouchées
au défilé d'anecdotes
de tous les pays
de toutes les couleurs
de toutes les litotes
il s'est agrandi
pour laisser la place
au fur et à mesure
que l'ami brume me racontait
et me montrait, presque,
des contrées lointaines et des moeurs bizarres
la route des thés verts blancs noirs fumés
les moeurs alimentaires et autres étrangetés...
alors on a dîné
c'est la brume qui fait ca
c'est passé ni vite ni lentement
c'est passé
rond et lointain
maintenant je me demande presque
si ca s'est vraiment passé
mais en sortant du restaurant
c'était calme olympien
et je me dis
comme à chaque fois
que c'était chouette de dîner
avec mon ami brume

le maître et l'élève

Une solitude de plus sur le compteur...

quand l'élève pose une question à laquelle le maître ne sait pas répondre, ou qu'il fait une remarque que le maître ne comprend pas.

L'élève privé de tuteur se sent démuni. Le professeur privé de son savoir se sent impuissant.

Ils vont se rendre compte de se qui se passe, peut être ils vont repousser l'échéance, faire comme si ce moment n'avait pas existé. Peut être ils vont réussir une ou deux fois, mais tôt ou tard c'est inéluctable.
Ils vont se regarder, se sourire tristement. Le maître va répéter son éternel bon conseil, une dernière fois, pour se donner contenance. Ils vont penser à toutes les heures de dur labeur pour progresser, comprendre, peaufiner, apprendre et inventer, ils vont se dire que c'est fini. Ils vont savoir ce qui se passe et ce sera un moment sans précédent.

Une solitude de plus sur le compteur...mais quelle victoire finalement! le maître a révélé un talent, poli et orienté, patiemment toutes les facettes qu'il fallait pour que son élève s'améliorât et atteignît le meilleur niveau possible! quelle fierté pour lui de l'avoir accompagné si loin. Sa générosité l'honore. Et l'élève qui a écouté, épousé les idées si bien qu'il a réussi à dépasser... non le maître, mais lui-même. Il n'est pas seul, ce qu'il a appris est toujours en lui.

Je souhaite à l'élève que la tristesse d'être seul laisse place à la reconnaissance et la gratitude pour tout le savoir que lui a apporté le maître tant respecté et dont la patience l'a généreusement porté à bout de bras.
Je souhaite au maître que l'impuissance de se sentir dépassé laisse place à la fierté d'avoir décelé et poli un potentiel aussi loin qu'il pouvait.

Que la confiance du maître dans l'élève soit la tape encourageante dans le dos pour aller voir plus loin dans le monde et apprendre encore, même si ce sont des choses qu'il ignore, désormais. Et que la gratitude de l'élève soit la tape dans le dos pour continuer à enseigner si généreusement, à d'autres élèves, même si ce sont des choses qu'il sait déjà, désormais.
 Et que le respect et l'amitié l'un pour l'autre survivent au changement de statut, qui est complètement périssable, parce que ce n'est pas grave, qui est qui.

mercredi 31 août 2011

solfège

"non bien sûr je t'écoute complètement tu viens de dire que..."
combien de fois la mémoire flash m'a tirée d'affaire... On devrait tous se taper, gamin, des heures de solfège et de dictées musicales tous les samedis après midi alors que tous les autres sont au gouter anniversaire d'untel gamin rien que pour cette fonction magnéto à l'âge adulte...
Enfin ca ne marche pas toujours...



les ophtalmos et les dinos

Je suis hyper myope. Archi myope. Tous les matins en mettant mes mégalunettes pourtant grâce à la technologie méga-affinées, je me dis que dans les temps préhistoriques je n'aurais sûrement pas survécu parce qu'un dinosaure m'aurait dévorée sans que je le visse arriver.
Good morning.

Oh, un accident tout bête. J'ai enlevé mes lunettes dimanche midi après le dessert pour changer de monde un moment au milieu de discussions familiales réchauffantes on va dire, et mon cousin m'a dit dès d'une voix timide, dès que l'occasion s'est présentée, "euh... je crois que tu as un problème de lunettes". J'ai regardé et je m'attendais à ce qu'une branche se fusse dévissée, manque de bol la branche s'était complètement cassée. Normalement ca m'aurait énervée, mais tout bien considéré, ces lunettes ont cinq ans. J'ai fait comme si c'était pas grave, mais quand même, il faut faire attention, on risque de croiser des dinosaures, alors il vaut mieux les voir. Je les déteste, mes lunettes, mais c'est dur d'ivoire blanc clair sans elles. J'ai répondu à mon cousin, "oh j'irai les faire réparer" et l'ensemble de la tablée pourtant d'accord sur rien depuis le début du repas, m'a rétorqué en choeur "oh non change de lunettes". Bon d'accord, I get the message.

Alors je suis allée chez l'ophtalmo. Rien de personnel mais je DETESTE les ophtalmos.
Déjà ils me rappellent pour la deuxième fois de la journée que en temps préhistoriques blablabla.
En plus de ca ils me font penser aux visites médicales scolaires. La hantise de n'y rien voir que du brouillard... quoi tu vois pas ca, c'est impossiblement gros pourtant, c'est pas possible arrête tu es vraiment aussi myope que ca? Au point où j'ai considéré apprendre le fichu truc par coeur pour qu'on me laisse tranquille un peu.
Et puis parfois les ophtalmos posent des questions bizarres: "vous voyez mieux comme ci ou comme ca?" non, aucune différence...
En plus de ca, il faut prendre rendez-vous. Marchander pour avoir un rendez vous bientôt alors que je n'ai pas du tout envie d'y aller, c'est le comble. Une fois que j'y suis, il faut attendre. Longtemps. Parfois avec des gouttes dans les yeux qui font de grandes pupilles. Alors je me dis chouette je vais lire le dernier magazine débile, mais avec les pupilles dilatées comme ca, c'est mission impossible. Alors: il faut attendre.
Ca fait beaucoup de raisons de ne pas y aller.

Mais vraiment la branche scotchée, c'est vraiment pas branché et puis elle se descotche tres exactement n'importe quand. Alors j'y suis allée. Merci à tous les ophtalmos de la terre qui nous permettent d'y voir clair et qui supportent vaillamment les patientes de mauvaise humeur. Faut quand meme arreter d'exagerer. Ce n'est pas si grave que ca d'aller se faire refaire des lunettes.

montgolfières et jardiniers

Quand j'écris c'est impérieux et l'envie d'écrire me poursuit littéralement sans répit jusqu'à l'ordinateur le plus proche et ça passe avant la majorité des événements de la vie quotidienne. Vu de l'extérieur ca peut paraître surprenant.
(Parfois on me demande "qu'est ce qui te prend?"
Non je ne peux pas répondre, ca prendrait trop de temps, laisse moi juste filer à l'ordinateur le plus proche, laisse moi écrire ma passer'aile, et après je serai disponible, mais ne me retiens PAS et SURTOUT ne me demande pas pourquoi et SURTOUT SURTOUT ne te vexe pas, c'est pas le moment. Ca a l'air très simple. Mais je remarque que certains ne perçoivent pas du tout cette simplicité. Ils remarquent l'urgence et profitent de cet instant pour aborder des sujets de fond puis se vexer de l'indisponibilité pour des sujets pourtant de taille, c'est toujours pareil dès qu'on veut te parler, blablabla. Dans ces moments là je rêve d'une télécommande qui met sur pause, juste le temps que j'écrive.)
D'autant plus si le post doit parler d'un moment fugace, éphémère, alors il faut le consigner fissa!! pendant qu'il est frais, et qu'il existe encore un peu, les derniers fils, au moins. Comme une montgolfière avec plein de fils qu'on lâche un par un, avant qu'un autre moment-ballon ne prenne la relève. Et c'est même pas la peine de s'accrocher à un moment qui veut partir, ça ne mène nulle part. Quand il veut partir il est déjà un peu parti, et il aura un goût de fané. Alors c'est avant qu'il faut écrire...
Ca c'est la difficulté pour les instantanés. Mais quand je les ai eus à temps ca me fait sourire de les regarder s'éloigner et d'aller rejoindre un ciel peuplé de montgolfières familières au pays des moments passés.

Et puis il y a les anciens compagnons. Les sentiments qui ont mis du temps à trouver leurs mots, qui ont tiré la langue à mon impatience jusqu'à ce qu'elle apprenne à leur sourire comme à de vieux compagnons de route, oui, c'est ca, prends ton temps, tu as tout le temps du monde, mûris à ton rythme, tu y es presque.
Pendant longtemps ils ont flotté sous forme d'idée, m'accompagnant partout comme une couverture magique qui me protège en permanence... Ces idées-là c'est comme du coton hydrophile, c'est ma ouate à moi. What?? Quand j'ai besoin de m'isoler je vais les voir, comme le jardinier qui surveille ses arbres fruitiers... il fait le tour des arbres familiers et regarde leurs fruits d'une bienveillance encourageante, curieux mais pas inquisiteur... je vais dans une ambiance d'il y a longtemps, un truc à dire, une métaphore qui file à grande vitesse, une autre saison. Sans chercher, surtout sans chercher ! et puis vient le moment où ils sont mûrs, il faut les cueillir... comme je les pare des mots dont ils ont choisi de se vêtir je prends congé de cette couverture invisible flottante... je tire la révérence à mes vieux compagnons de route, mais ce n'est pas trop triste parce que d'autres vont apparaître, si je ne les cherche pas.
Et après que je les ai écrits, je me sens légère, légère, toute petite et toute grande et c'est moi qui flotte un peu aussi mais je sens aussi mes pieds en même temps...

Je me relis, et je trouve que je suis de mauvaise foi. C'est vrai, parfois on me retient alors que je veux aller écrire et c'est fâcheux et criminel. Mais il faut mentionner les amis aussi qui savent écouter. Je ne sais pas comment ils font, mais ils ne me répondent que quand j'ai fini de parler. Même parfois je crois que j'ai fini de parler mais ils savent que non, et ils écoutent encore, leurs oreilles leur permettent de discerner les différents silences.
Je leur souris.
Et puis en fait... je suis sûre qu'ils sont jardiniers eux aussi!

lundi 29 août 2011

Bribes 4

C'est comme si toi c'était moi et moi c'était toi, c'est comme si nous étions faits de la même matière, la distance veut rien dire, le temps non plus, et toutes les lois de la physique moderne non plus. J'ai pris l'habitude de ne pas en parler parce que au mieux on me prend pour une romantique (et un jour j'expliquerai pourquoi ca me met hors de moi quand on me dise cela), mais je sens ce que je sens. Le lien est tangible, et de toutes les couleurs, mais jamais je ne tire dessus parce que ca fait mal sinon, ca aussi on apprend. Ce qui t'arrive m'arrive aussi, je le sens même quand je ne dis rien, je le sens même si tu dis rien, surtout d'ailleurs quand tu ne dis rien. Les joies, les peines, les ingrédients de la vie... c'est un lien qui échappe à toute explication, toute causalité, tout mot. Le mieux que je puisse décrire c'est, c'est comme si toi c'était moi. Il n'y a ni dilution, ni fusion. Ni je ne perds qui je suis ni je deviens qui tu es. Tu es toi et je suis moi mais c'est pareil. Je sens comme si ca avait toujours été comme ca. C'est magnifique? Oui bien sûr et j'en suis reconnaissante, infiniment et au delà de tous les mots possibles. Je ne suis pas venue sur cette terre pour rien si j'ai ressenti cela ! mais qualifier ce lien c'est déjà le réduire à des mots périssables. C'est. C'était. Ce sera. Depuis que c'est, ca a toujours été et ce sera toujours, et devait toujours être. Tout en même temps. C'est une sensation diffuse qui me dépasse et nous unit. Contre laquelle j'ai lutté parce qu'elle mettait à terre tous mes principes, et puis aussi parce que je n'avais jamais été touchée d'aussi près. Tous les principes mis à terre... tout a lutté. Je peux dire que ce fut un sacré champs de bataille et j'ai lutté tout ce que j'ai pu contre la chose la plus magnifique de ma vie et que je suis fière d'avoir perdu et cédé. Tout y est passé, tout en est sorti modifié, ajusté. Ca a mis du temps. Drôle de tourbillon que j'ai vécu là.
Avant de céder, par fatigue et puis par évidence aussi... ce lien est. Il est plus fort et il le sera toujours. Et quoi qu'il en soit, c'est bien comme ca. Il se moque bien de ce qu'on en fait, pense ou comment on le vit, ce lien est doté d'une force à lui. Il se moque des modalités pratiques, et ce n'est même pas qu'il s'en moque, c'est que la donnée n'existe pas pour lui. Absente. Il se moque des conséquences pour nous dans ce monde, ce lien est comme une nécessité évidente.

Cet amour fait ce qu'il veut de nous, ce qu'il faut, pour nous amener là où on doit être. Dans très exactement tous les sens du terme, je dois dire que ca m'a beaucoup fait voyager.
Je ne me savais pas capable de ressentir cela (d'ailleurs je n'ai jamais ressenti ca avant ni depuis). C'est comme si tu étais rentré à l'intérieur de chacun de mes atomes. Les portes les plus secrètes n'ont pas de clef, on les voit et on rentre ou alors on ne soupçonne jamais jusque leur existence. Les portes qui gardent nos plus grands secrets (et le plus grand qui soit, celui de l'identité) décident d'elles mêmes qui peut les voir, c'est un cadenas très efficace... Toi tu es juste rentré. Je n'ai rien demandé, ca s'est fait. Sauf qu'une fois rentré au coeur de l'être, y a-t-il une sortie? Tu es toujours avec moi. Dans mon cœur, dans mes pensées dans mes atomes. Comme si tu savais tout, puisque tu le vivais aussi avec moi: aucun mensonge possible dans l'intimité, sous les étoiles, dans le jardin secret où nous sommes encore nus et innocents.

Beyond time and distance
pourtant le quotidien serait si beau

Bribes 3 (bubbles and feathers)

Maybe it's all about being a bubble in the watera tiny little bubble in lots and lots of water
that struggles and squiggles it's way up to the big bubble
from darkness to clarity
birds of a kind flok to a feather
or is it birds with their feathers flok akin
or even birds of a feather flok together?
whatever...
squiggle on, bubble
sometimes you'll go fast
but sometimes you'll get stuck
but you're getting there
I hope I sound more convinced than I feel
I think of rainbows to keep myself going
but sometimes it feels like I'm the only one I can't lie to
so squiggle on, little bubble, don't let me down

dimanche 28 août 2011

Bribes 2

le silence est peuplé de fils multcolores, sens-le, le silence, tu verras comme il peut être plein, et s'il est vide va-t-en c'est un mauvais endroit. Ecoute les gens parler autour de toi dans le café, et tu seras surpris de ne rien entendre. Ecoute le vent dans les branches. Il te dit quoi? Ah tu vois, parfois tu comprends, parfois tu ne sais pas traduire en mots, rappelle toi l'émotion, les mots mûrissent plus lentement parfois mais la joie de dire quand le moment est venu est énormissime... l'eMOTion n'a pas toujours de mot, mais eion ne veut rien dire, ou alors si, à partir de maintenant, c'est l'émotion intraductible. A quand la liste des mots intraductibles? yey ce sera la liste la plus fun je crois. Ca va bien sûr commencer par SHOU. :o))))))) Eion alors? Mais si je commence les néologismes on n'est vraiment pas tirés d'affaire. Were we ever??

re, donc, le silence est peuplé de fils multicolores. Alors les textures chantent, aussi. Les voix ont définitivement des textures. Des voix rocailleuses, je les imagine chaudes rugueuses, des rochers au soleil avec des herbes et des lézards au fond du jardin et celles là je les aime. Les voix sirupeuses, j'ai horreur de ça, ça dégouline, ça fait les mots susurrés collants et bien plus grave encore ça attire les guêpes. On devrait dessiner les voix. Et un silence soyeux ca donne quoi? Il y aurait des restaurants de silence. Bonjour, je voudrais un silence en soie sauvage, ca irait bien avec ma robe. Bonjour aujourd'hui non, contrairement aux habitudes ce sera plutôt un silence rêche-granite. Ce soir Monsieur, à la carte, nous vous proposons un silence de forêt l'été. FAUX c'est pas du tout silencieux. Dispute avec le garçon de café à base de silence lac-soir-de-pleine-lune. En tous cas le menu serait chouette, j'adorerais le dessiner. Les docteurs du silence? Je vais en parler à mon ORL! il vous faut un silence ocre-doré, mademoiselle, ou alors un silence de rose des sables... penchez votre tête et entendez la tempête devenue sage... c'est beau-velours.
Le silence salé c'est quand la note arrive... avec un silence allongé noisette s'il vous plaît.

Aujourd'hui je suis allée à la place des Vosges me promener, la rentrée arrive.
On apprend aux enfants à écrire les lettres, puis ensuite les majuscules. Alors j'ai bien regardé les gens autour de moi mais je n'ai vu aucune majuscule...

why is it the most simple wishes are the hardest to fulfill ? Very strange.

samedi 27 août 2011

l'étoile et le pélerin

le pélerin tous les soirs
lève les yeux vers le velours noir
et cherche en son sein celle dont la clarté
éclipse le doute et l'obscurité
il arpente de son pas silencieux et alerte
les chemins de la vie et de la découverte

l'étoile se fait belle : elle brille pour lui
elle cligne ses longs cils doucement dans la nuit
elle guette celui dont la vibrante générosité
réchauffe une nuit sans discontinuité
et son coeur étrange venu d'ailleurs à des années lumière
bat la chamade dans un autre univers

quand leurs coeurs se font écho
battant la démesure au même tempo
ils se retrouvent sous l'olivier
et dansent à l'infinité
ca dure un moment une éternité pourtant
qui les fera sourire et voyager longtemps

dessine

la feuille dessine le vent dans l'arbre
la dune dessine le vent dans le sable
la dune dessine aussi le temps dans le sable
la vague dessine le courant dans la mer
la flamme dessine la chaleur dans l'air
la montagne dessine l'histoire de la terre
le sourire dessine la météo de nos humeurs
nos rides dessinent le temps sur nos visages
la plante dessine la graine dans le temps
et le temps dessine la ride
l'espoir dessine presqu'autant que nos rêves
hier dessine demain
et cette liste se continue longtemps

Révélateurs 3

Dans l'image utilisée dans Révélateurs 2
- la réponse à la petite fille qui dit "tu m'as appris à parler puis tu ne restes pas pour parler avec moi" est très exactement :
"- une petite fille ne peut pas parler tout le temps".

Le désarroi est sincère, la réponse n'en est pas une. Ce n'est pas une réponse c'est un accusé de réception, faite avec bienveillance, mais en haussant les épaules, une réponse par-dessus le sourcil et l'épaule presque. Scandaleux? Pas vraiment.
Dans un langage où ignorer quelqu'un est le comble de la violence, ca veut dire je te réponds que je suis en train de ne pas te répondre, et si je choisis de me donner cette peine c'est qu'à défaut d'être sages et justes tes propos sont au moins sincères. Cette réponse miroir magique veut dire je t'écouterai quand tes mots seront sages mais ils ne le sont pas encore et si j'évite de te répondre je t'évite aussi l'embarras de t'en rendre compte plus tard quand ils le seront.
 
Mais je ne comprends toujours pas la réponse.
Je l'entends, la petite fille. Je lui dirais que la solitude réelle c'est quand elle ne parlait pas et ne savait ni entendre ni écouter.
Peut être ca veut dire : c'est bien tu sais parler, maintenant apprends à écouter aussi et à apprendre, c'est quand tu sauras aussi écouter que tu pourras dialoguer et ne plus te sentir seule ? Il y a les cinq sens à redécouvrir alors ? C'est un chemin sans fin...

Mais la réponse qui n'en est pas une reste à découvrir et ne se dévoile pas complètement.
Alors je souris, parce que c'est une bonne réponse et parce que je me moque de ma propre impatience.

vendredi 26 août 2011

Bribes 1

- Mais comment allons nous réussir à nous retrouver alors que c'est si grand ?
- Ne t'inquiète pas, nous nous retrouverons quand tu m'auras convoquée et que je t'aurai convoqué aussi

jeudi 25 août 2011

révélateurs 2, question

Ce message fait écho au message préalable nommé Révélateurs.

J'ai pensé ce matin au désarroi d'une petite fille "tu m'as appris à parler, mais tu ne restes pas pour parler avec moi?".

Est-ce qu'un révélateur doit s'attarder pour accompagner jusque la porte suivante? N'y a-t-il une responsabilité de celui qui révèle?

lundi 22 août 2011

balade en aout à Paris la nuit ; expérimental-abstrait (special thanks to NO TRIPOD!!)





arbres des fées...





(des barrières en métal empilées. ca ressemble à des trompettes urbaines)

le Louvre mûri et réfléchi 

balade en aout à Paris la nuit



vigilance et propreté sur l'avenue de l'Opéra

"Garçon!"
l'arbre carpe à grelots
le banc
l'écolière
les piplettes du Louvre

magic door...
le bus 39

Bits of Do: week end en famille

Ce week end, ma famille, mes cousins, mes tantes, les cousins de mes tantes, les tantes et oncles de mes cousins, et leurs enfants, tout le monde y était, à la mer, enfin presque. Tous pas très loin les uns des autres. Pas moyen de faire cent mètres sans se croiser, se recroiser, se décroiser et s'effilocher...  A la plage, la boulangerie, la chocolaterie préférée, ou sur les planches pour prendre l'air, et ce n'est pas peu dire.
C'était génial. Un mélange unique au monde de paradis et d'enfer. De retrouvailles et d'invasion sonore spatiale... de plaisir et de surprise et de rituels d'année en année. Les conversations à bâtons rompus, entre deux arrivées, deux départs, des discussions sur comment on se retrouve pour diner, gouter, chez qui, quelles allergies alimentaires, quelles préférences, entre les capricieux qui compliquent tout et ceux qui veulent arranger les choses, les quiproquos et le brouhaha... les histoires de famille...
Il y a ce qui change, et ce qui ne change pas.
Bonjour, ça fait longtemps! Tu as bonne mine, ça fait plaisir de vous voir : et ça c'est déjà presque un rituel immuable à part entière, surtout quand on ponctue par c'est quand la dernière fois qu'on s'est vus? puis on se plaint de la météo, invariablement: il fait trop de soleil, mets-toi de la crème solaire, c'est infernal comme ça tape aujourd'hui, tu sais bien comme c'est... ou alors, il pleut ou va pleuvoir, mets un pull, oui je sais tu as trop chaud maintenant mais tout à l'heure, tu seras bien contente, c'est infernal comme il pleut aujourd'hui, tu sais bien comme c'est... ce qui change, c'est qui fait quelles recommandations à qui: quand j'étais petite j'entendais mes parents et leur chapelet de recommandations, je courais aussi vite que possible dans la direction opposée pour ne plus avoir à entendre la rengaine. Alors ça me fait bien sourire d'entendre mes cousins dire tout ça à leurs enfants, on a bien vieilli... quand j'entends mes cousins et moi la réciter à nos propres parents et oncles et tantes, je me dis, le temps passe comme un battement de cils et inverse les rôles au passage... (si je cherche un peu, je vais les trouver, les châteaux que nous avions tous construits ensemble? en se faisant la guerre des seaux et pelles, bien sûr? c'est le même sable pourtant..)
Mais il faut parler, rattraper les nouvelles de l'année des uns et autres, la santé, les études, les enfants, les projets, et poursuivre les conversations de l'année dernière, alors on fait un petit tour. On en croise deux autres qui font aussi un petit tour, alors on fait tous un petit tour ensemble et on n'a toujours pas parlé. On pense aux absents excusés-pour-cause-de-voyage-lointain-mais-qui-embrassent-tout-le-monde, aux absents qui ne sont pas loin de nos pensées, ceux qu'on a bien connus mais qui ne sont plus de ce monde. Ceux-là se fondent petit à petit dans la mythologie familiale, une ambiance particulière, un passé commun... c'est la vie et la vie reprend ses droits aussi, regardez la celle-là, elle est tellement mignonne, on a envie de la croquer... elle n'était pas là l'année dernière... contrairement à sa sœur... au fait sa sœur, elle est où? Comment ça elle a eu envie de se baigner? Et le plus vaillant de s'empresser de courir à la mer, en s'époumonant, tu m'as pas attenduuuuuuuuuuu!!! les représailles arrivent!!! c'est marée basse il va courir loin tiens... un cousin voudrait un café au bar du soleil, demande si quelqu'un veut venir... mais non, on attend le gouter, et puis d'abord il fume le cigare, ca pue.. Les groupes se font et se défont c'est impossible de discuter dans ce joyeux désordre... alors on se donne rendez-vous à la fraîche pour une balade clandestine. Ou on se voit pour le dîner : la doyenne de la famille parle de son enfance et pour la première fois depuis le début des vacances, silence! Toute la tablée, suspendue écoute son histoire qui est la nôtre aussi et elle n'a jamais parlé avant. Puis elle regarde son mari et conclut en souriant "mais il y en a tellement, des anecdotes" Mince, on a du trop gigoter, la prochaine fois on bougera encore moins pour qu'elle continue encore...
C'est déjà la fin du weekend. Je suis trop heureuse de les avoir tous revus, d'avoir partagé nos souvenirs de ceux que nous ne verrons plus et d'avoir vécu des moments inoubliables, trop frais encore pour les consigner en paroles, des moments drôles, des moments émouvants. Alors on fait nos bagages, on prend congé, on fait la résolution de se mettre au régime, c'est qu'on a tant mangé...alors à bientôt, tu as bien bronzé cette semaine, tu as bonne mine, tu as l'air reposé, vraiment on a eu de la chance avec la météo cette année, ah ben tu sais ici tu sais comme c'est...
est-ce qu'on la tiendra, la résolution de se voir plus souvent ?
on remet ça l'année prochaine alors?

Euh oui d'accord mais d'abord on se repose tous un peu :) et puis donnez-moi vos adresses email pour que je vous envoie les photos de cette année...

jeudi 18 août 2011

Balade dans la baie d'Arcachon

La baie d'Arcachon, les théorèmes et la population

Une ballade qui s'étire à l'infini, comme l'horizon, comme le temps, comme la marée aussi
Hé oh la mer, reviens donc!, elle revient toujours... et elle repart toujours aussi... il faut la laisser repartir, elle finira par revenir... rien ne la retient au près, rien ne la retient non plus au loin... très simple et très compliqué...

Il fait beau! au moins une fois dans la journée

Les enfants et les gourmands attendent le gouter, ce sera une glace ou un cannelé, moi j'ai préféré le cannelé

Les anglaises rosissent invariablement au soleil méridional, mais au moins elles blondissent aussi...

Les algues au soleil. Elles ont des vertus, paraît-il, mais je ne sais plus lesquelles. Elles ont l'air croustillantes en tous cas. La pelouse marine grille sur les vagues du sable mouillé puis séché. Ca me fait penser aux batailles d'algues dans les maillots de bain. Beurk. Je courais jamais assez vite et je visais toujours trop mal...

- J'ai été paresseuse, je suis restée sur le tarmac et n'ai pas mis les pieds dans le sable. D'autres ont été plus courageux, c'est l'empire des châteaux de sable, éphémères buildings qui se mêlent aux empreintes énigmatiques de toutes les tailles

des bises... marines... qui sentent bon les algues et la mer et l'air iodé... le soleil sur ma peau, et le vent... la distance ne se mesure pas toujours en kilomètres... 






mercredi 17 août 2011

ondulations d'une journée d'été

des amis qui ne se connaissent pas encore
font connaissance
je suis parmi eux, je les ai présentés
des fils de couleur dans toute l'essence
tous les sens
filaments tactiles et rétractiles
motifs subtils d'une autre sphère
se composent changent d'avis se recomposent

moi je ne dis rien
je flotte diluée dans la marée du temps
une conversation en ondulation
parfois le fil c'est moi
et parfois non
des fils qui dansent au souffle des idées
ca dessine des histoires nouvelles
qui attendent leur moment pour éclore et s'envoler
je regarde et je souris
je les regarde et je leur souris
mes fils s'emmêlent et se démêlent

au gré de quoi? des motifs du temps
des vents d'anges et rafales de rires
ivresse amicale et raisin d'êtres
pas trop de pépins on espère
le moment nous traverse, s'attarde encore
puis s'évapore
le moment passe et tout s'est bien passé
il laisse des souvenirs et des nouveaux liens d'amitié
ils reviendront sans doute ou se verront pour un café

ca continuera et c'est bien comme ca
je suis si fière de mes amis
je retourne à mes mots et mes images
à  mes danseurs dans les nuages

toute légère et réchauffée
heureuse et lasse et rassérénée
je tombe de sommeil

ce petit lézard au soleil